samedi 21 avril 2018

"Cette parole est rude: qui peut l'entendre?"


Contraste éloquent dans les lectures de la messe de ce jour. D'un  côté, les Apôtres changent pour ainsi dire de dimension, puisque saint Pierre ne guérit pas seulement un paralysé, mais ramène à la vie une morte. De l'autre, les disciples se scandalisent de l'enseignement de Jésus et le quittent au point que Jésus interroge même les Douze: voulez-vous partir vous aussi?
Entre les deux se tient le Mystère pascal: la Mort de Jésus Christ, sa Résurrection et l'Envoi de l'Esprit Saint.Car le scandale de la foi est double, et nous ne pouvons le dépasser que soutenus incessamment, c'est-à-dire bientôt et sans cesse, par le Saint Esprit que nous recevons des cinq plaies glorieuses de Jésus et de l'intercession maternelle du Coeur immaculé de Marie.
Scandale que la vie jaillisse de la mort de Jésus en Croix, et que celle-ci soit le signe indépassable de sa victoire. Mais scandale aussi de la Résurrection elle-même qui manifeste une nouvelle façon d'être homme que nous n'avions jamais connue, pour reprendre l'expression de Benoit XVI; le Royaume qui n'est pas de ce monde et qui demeure, tandis que le ciel et la terre passeront.

vendredi 20 avril 2018

"Celui qui me mange vivra par moi."


De même que le Père, qui et vivant, m'a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. On peut comprendre le désarroi des auditeurs, puisque même après 2000 ans de vie eucharistique, la formulation semble encore abrupte: celui qui me mange. On adhérera en tout cas au réalisme absolu de la présence de Jésus dans l'Eucharistie grâce à la transsubstantiation: le fait que les apparences, les saintes espèces, demeurent inchangées, permet justement que nous puissions manger le Corps du Christ et boire son Sang.
Mais ce qui est visé, c'est l'assimilation que produit la communion: non seulement mutuelle inhabitation mais union vitale au Christ. Or cette union à sa Personne n'est pas seulement "à l'image" de sa propre union au Père, mais participation réelle à la vie et à l'unité de la Sainte Trinité; de sorte que les Pères, notamment orientaux, n'hésitent pas à parler de divinisation pour désigner l'effet ultime de l'Eucharistie, anticipé ici-bas sous le Sacrement, et consommé dans la gloire si nous persévérons.
Perspectives que Jésus reprendra dans sa prière sacerdotale, tandis qu'il entre dans son Sacrifice: toi en moi et moi en eux. Mystère indicible d'unité, révélé en un éclair au futur saint Paul. Et là nous perdons littéralement pied devant la Miséricorde divine, qui ouvre les plus hauts mystères à celui qui n'est encore qu'un persécuteur quelle est donc cette lumière et cette profondeur dans lesquelles le Seigneur nous voit?


Pour mémoire, sur le site du Catéchisme et intelligence de la foi:

jeudi 19 avril 2018

"Comment le pourrai-je s'il n'y a personne pour me guider?"


Le mystère de la vie chrétienne est hautement divin, comme le révèle le Discours sur le pain de Vie que nous lisons ces jours-ci. Pourtant, nous voyons dans les Actes des Apôtres que la grâce intérieure appelle aussi une voix extérieure: la foi naît de ce qu'on entend, affirme saint Paul, lui qui constate aussi avec émerveillement que Dieu s'est plu à sauver le monde par la folie de la prédication. Que l'oeuvre accomplie par le Christ une fois pour toutes, doive être relayée par le témoignage et le ministère apostolique, pour manifester sa fécondité de génération en génération.




Pour mémoire, sur le site du Catéchisme et intelligence de la foi:

mercredi 18 avril 2018

"Tous ceux que me donne le Père viendront jusqu'à moi."


Nous avons toujours tendance à imaginer le Salut à partir de nous et de nos efforts pour nous en rendre digne. Alors qu'en réalité, ce qui est premier c'est l'engagement de Dieu lui-même dans le Salut: et dès lors les péchés sont d'emblée vaincus, selon la belle image des Pères, lorsque la glace et le feu se rencontrent, ou bien le feu s'éteindra ou bien la glace disparaîtra. Nous sommes pris dans l'Amour du Père et du Fils, et c'est là, dans l'Esprit Saint que nous revivons déjà et vivrons éternellement si nous persévérons jusqu'à la fin.




Pour mémoire, sur le site du Catéchisme et intelligence de la foi:

mardi 17 avril 2018

"Au désert nos pères ont mangé la manne."


Il est à peine concevable de se rendre compte que toutes les merveilles du Seigneur et sa grâce sous l'Ancienne Alliance ont en réalité provoqué la perte de Jésus; et c'est encore vrai pour Etienne, protomartyr. C'est dire la capacité que nous avons à détourner le don de Dieu. La Nouvelle Alliance garantie l'indéfectibilité de l'Eglise, mais non pas de chacun d'entre nous, voire des multitudes. 
Que faire alors pour rester dans la part du Christ jusqu'à la fin? L'eucharistie sera-t-elle le rempart? Mais la banalisation de la communion eucharistique dans l'Eglise de notre temps est précisément le point de cristallisation d'un endurcissement impitoyable. 
Trois choses alors émergent des lectures de la messe de ce jour. D'abord, il faut garder ce à quoi l'Eucharistie elle-même est ordonnée: la vie éternelle anticipée dans nos âmes immortelles par la grâce et le culte nouveau qui est de se s'offrir soi-même en même temps que le Christ s'offre sur l'autel. Ensuite, se détourner des réalités d'ici bas et du consumérisme effréné auquel nous n'échappons pas vraiment: seul Dieu peut combler le coeur de l'homme. Enfin, accomplir les oeuvres de miséricorde corporelles et surtout spirituelle, et parmi elles exercer le pardon et prier et se sacrifier pour que les pauvres pécheurs trouvent les chemins de la conversion qui peut encore leur ouvrir le Ciel.
On le voit avec cela: les temps effroyables que nous vivons sont propices à l'union la plus authentique à Jésus dans la vérité de ce qu'il est, de ce qu'il était et de ce qu'il sera pour l'éternité.


Pour mémoire, sur le site du Catéchisme et intelligence de la foi:

lundi 16 avril 2018

"Que devons-nous faire pour travailler aux oeuvres de Dieu?"


Quand comprendrons-nous qu'il s'agit de croire en Jésus et de confesser qu'il est le Christ et le Fils de Dieu? Même sans le relativisme vulgaire, nous réduisons Jésus à ce qu'il est pour nous, et ne confessons plus sa Seigneurie sur toute chair: il est le Maître aussi des autres et doit être reconnu par eux pour qu'ils entrent aussi dans le Salut. Rien d'étonnant à cela: non seulement Jésus récapitule toute humanité, mais en-deçà, tous sont enfermés dans la désobéissance depuis Adam. C'est l'obéissance du Christ, manifestée dans son mystère pascal, qui nous sauve. Il n'est pas d'autre Nom qui soit donné aux hommes pour être sauvés.
Ne nous retrouverons-nous pas alors comme saint Paul d'avant sa conversion? En dehors de la foi au Christ, en pensant faire avec zèle les oeuvres de Dieu, on se met en guerre contre lui: lapider Etienne et persécuter Jésus dans les membres de son Corps, l'Eglise. Les fous de Dieu connaissent un triste regain d'actualité; mais il n'est pas sûr que notre catholicisme bisounours soit le meilleur de l'Evangile, et notre tolérance l'idéal de l'engagement chrétien.
D'ailleurs, ce chapitre 6 de saint Jean se terminera de façon dramatique par la désertion du plus grand nombre des disciples et l'interpellation cruciale de Jésus aux Douze: voulez-vous partir vous aussi? Et la profession de foi de Pierre: à qui irions-nous, Seigneur, tu as les paroles de la vie éternelle; nous, nous croyons.


Pour mémoire, sur le site du Catéchisme et intelligence de la foi:

dimanche 15 avril 2018

Dimanche III de Pâques

"Ils n'osaient pas encore y croire et restaient saisis d'étonnement."


Notre accès à Jésus ressuscité, comme les piliers de notre foi sont: d'une part la réalité de sa résurrection, il a de la chair et des os; d'autre part les Saintes Ecritures dont il est la clé et le centre. Ce qui signifie pour nous un va et vient continuel, où se vit notre cheminement spirituel, entre notre expérience la plus intime de Jésus et la lecture de la Parole de Dieu authentiquement interprétée dans l'Eglise. Cependant, pour Jésus comme pour nous, l'instant de plus pure vérité n'est pas les moments de lumière, mais bien ceux où nous demandons pardon pour nos péchés et où se révèle alors Jésus miséricordieux envoyé par le Père pour nous sauver.