samedi 5 mai 2018

"Passe en Macédoine et viens à notre secours."


Nous avons dans la première lecture des Actes des Apôtres, le moment où l'Evangile passe en Europe. Nous la lisons avec une immense action de grâces en évoquant l'extraordinaire don qui nous sera fait, unique dans toute l'histoire: une civilisation va naître, qui sera toute pétrie des valeurs de l'Evangile, dans tous les domaines de la culture et de la vie des hommes. Un continent qui doit à l'Eglise son sens de l'humain dans ce qu'il a d'unique et en même temps d'universel: l'humanisme; et qui lui a donné en retour les moyens de son expansion mondiale.
Cela nous permet d'entrevoir du même coup l'ampleur du désastre que représente l'apostasie publique, véritable reniement de tout soi-même et de ses racines, tandis qu'on tourne le dos à l'éternité bienheureuse, dans une démarche plus que suicidaire. De quels démons sommes-nous devenus la proie, alors que nous avons donné à l'Eglise et pour la gloire de Dieu et le service des hommes, tant de saints?
Car au centre de l'Europe se trouve la France, géographiquement, intellectuellement, spirituellement, fille aînée de l'Eglise, parce que, cas unique dans l'histoire: elle est naît de son Baptême; tandis que les autres nations se sont converties au christianisme en entrant dans l'Eglise, elle est naît de l'Eglise et n'a donc jamais été que catholique. D'où l'interpellation de saint Jean Paul II qui nous brûle beaucoup plus maintenant encore qu'en 1980: qu'as-tu fait de ton baptême? Es-tu fidèle, pour le bonheur des peuples, à l'alliance avec la sagesse éternelle?
D'aucuns sont choqués ou tristes parce qu'après six ans de pontificat, le pape François n'est pas encore venu en France. En réalité il est venu à Strasbourg: non pas en France comme a dit le président de la république à l'époque, qui ne s'est d'ailleurs pas déplacé pour l'accueillir; mais à l'union européenne comme entité idéologique et administrative, hors sol donc, et désincarnée. Cela fait froid dans le dos. Mais avons-nous mérité ce retour du Saint Père en France, en nous convertissant, et en entreprenant courageusement la réforme de nos moeurs avant même celle de nos institutions?
En ce Premier Samedi du mois, que la Vierge Marie, Mère de Dieu et Reine de France, ait en pitié les peuples de son pauvre royaume, et nous arrache à nos péchés en même temps qu'à nos épreuves. Viens encore chez nous, Seigneur, viens à notre secours!

vendredi 4 mai 2018

"Que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure."


Le Premier Vendredi du mois, nous célébrons en esprit de réparation. La charité, l'amour, voilà ce qui satisfait pleinement Dieu, voilà qui répare nos péchés. or la coïncidence liturgique avec l'Evangile de la messe de ce jour nous dit à la fois combien le Christ nous a aimés, et en même temps que la fécondité de sa Pâque est précisément que nous portons du fruit à notre tour: quel est-il? Notre communion même avec le Père et le Fils dans l'Esprit Saint.




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jeudi 3 mai 2018

Fête des saints Philippe et Jacques, Apôtres

"Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père."


Nous retiendrons des lectures de la messe de ce jour, deux instances complémentaires de la Foi, qui correspond aussi aux deux Apôtres.
Côté saint Jacques, la continuité historique inaltérée du témoignage apostolique: la foi dans le Christ, Verbe incarné, vrai Dieu et vrai Homme, mort et ressuscité pour nous est enracinée dans l'Histoire, dont il est la clé le centre et le but. Au titre de cet enracinement dans l'histoire réelle des hommes, l'annonce du Christ n'est pas une agression extérieure: il est venu chez les siens, le monde a été fait par lui. C'est l'hostilité envers lui qui constitue l'aliénation et le mensonge.
Côté saint Philippe, le regard tourné vers la vie éternelle et la dignité naturelle de la personne humaine dans son ouverture transcendante sur le Mystère de Dieu. Si le sécularisme ne supporte pas cet au-delà du monde, il constitue pourtant la substance du christianisme, que saint Paul envisage très bien: nul n'est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le Christ. Or il est venu pour nous ramener vers la maison du Père et nous partager son héritage divin.
Au lieu de s'échiner à rejoindre le monde sur son terrain, il nous faut  récupérer le discours sur l'eschatologie que d'autres accaparent dans la violence de l'erreur qui les broient, et porter témoignage à temps et à contre temps de l'espérance qui nous fait vivre: la vocation unique de l'homme, qui est divine, manifestée en Jésus Christ.


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mercredi 2 mai 2018

"Vous voici purifiés grâce à la parole que je vous ai dite."


Lors des scrutins pour les appelés qui seront baptisés, il se passe toujours quelque chose, puisque ce sont les moments où l'Eglise taille les liens de la personne avec le monde et avec le prince de ce monde, pour l'aider à se retourner vers le Christ et à se livrer à sa Seigneurie. Cela n'a pas manqué: le scrutin n'a pas pu avoir lieu aujourd'hui. Cela doit nous aider à prendre conscience du sérieux de ce qui se vit par et dans l'Eglise: ce ne sont pas des convictions philosophiques ou religieuses qui s'entrechoquent indéfiniment, mais ce sont des questions du centre de nos existences et de notre destinée éternelle.




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mardi 1 mai 2018

Fête de saint Joseph, travailleur

"Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix."


N'étant bientôt plus en situation de pouvoir tenir ces blogs pour cause de nomination à Paris pour la rentrée, nous allons en ralentir la publication, jusqu’à leur fermeture à la fin du mois. Dieu soit béni pour son don ineffable.


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lundi 30 avril 2018

"Celui qui ne m'aime pas ne garde pas mes paroles."


Aujourd'hui, fête de saint Pie V, et en son honneur messe en forme extraordinaire.
Que de malentendu, de superficialité, d'incompréhension: Benoît XVI s'est montré courageux et vrai pasteur. En particulier lorsqu'il a bien spécifié que l'on ne doit pas faire un mélange des deux formes, mais respecter très précisément l'une et l'autre forme. Car il s'agit de deux optiques profondément différentes pour entrer dans le Mystère que l'on célèbre, et il ne faut pas les défigurer pour pouvoir en vivre. Si l'une et l'autre voies sont authentiquement catholiques, le recul du temps nous permet peu à peu un discernement plus juste sur ce qu'il convient de faire.
La messe dite de saint Pie V, e a été conçue, si l'on ose dire, comme une messe de combat: elle comporte l'intégralité de tout ce dont le fidèle a besoin pour éclairer et soutenir sa marche vers la Patrie; et à chaque célébration il s'en pénètre un peu plus et n'a pas besoin de chercher ailleurs: tout est là, d'où son apparente surcharge. On a reproché la pauvreté du lectionnaire, sans voir que la répétition fréquente des mêmes textes bibliques pour les mêmes célébrations, finit par les ancrer dans les esprits, de sorte que cet ensemble de textes choisis devient comme une série de réflexes, une seconde nature. Surtout, cette messe nous transporte littéralement dans le Royaume, en en exprimant la sacralité dans les moindres gestes, qui tissent une réalité qui n'est plus de ce monde; et ne nous en laisse repartir qu'en nous munissant de cet ultime viatique qu'est la proclamation du Mystère de l'Incarnation dans le Prologue de saint Jean. Chaque jour, à chaque messe, imperturbablement. Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas.
Au contraire, la messe dite de Paul VI, prend en compte que le mystère de l'Eucharistie, mémorial de la Passion du Seigneur, est aussi la manifestation la plus haute du mystère de l'Eglise, née du côté du Christ endormi sur la Croix, pour reprendre un mot des Pères dans l'Antiquité; l'Eglise est elle-même le fruit de la Pâque de Jésus: "il devait mourir pour rassembler dans l'unité les enfants de Dieu dispersés." De sorte que la sacralité s'y exprime dans les personnes elles-mêmes ici convoquées, qui y exercent le culte spirituel auquel les députe le Baptême, s'offrant elles-mêmes tandis que le Christ s'offre sur l'Autel par les mains du prêtre; d'où les facultés d'adaptation largement prévues dans le Missel. La richesse du lectionnaire introduira également dans toutes les richesses des merveilles de Dieu, qui nous a fait passer des ténèbres à son admirable lumière, façonnant littéralement le peuple que Dieu s'est acquis pour annoncer la Bonne Nouvelle au monde. A cet égard, la messe type est, pour cette forme du rite, la messe de l'Evêque célébrant dans sa cathédrale, avec fort concours de clergé et de peuple.
On comprend alors pourquoi le moindre court-circuit d'une forme à l'autre, les rendrait inintelligibles. On peut se demander du même coup, si la messe dite de Paul VI est toujours la mieux adaptée à ce que sont devenues nos communautés chrétiennes; et si la forme dite extraordinaire, comme ration de combat pour des fidèles laminés par le sécularisme triomphant, ne devrait pas être plus généreusement proposée.


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dimanche 29 avril 2018

Dimanche V de Pâques

"C'est la gloire de mon Père que vous portiez beaucoup de fruit."


L'allégorie de la vigne et de sarments souligne plusieurs choses capitales: la dignité du Baptême qui nous greffe sur le Christ lui-même et la vie divine qu'il reçoit éternellement du Père comme Fils bien-aimé; la fécondité de l'Evangile qui doit nous interpeller dans le désert spirituel que sont devenus nos pays de vieilles chrétienté comme l'on dit pudiquement; la tentation mortelle de l'autosuffisance pour notre Eglise qui se réinventerait pour survivre après le monde ancien.