samedi 28 février 2015

"Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait."


Aujourd'hui, messe en l'honneur de la Vierge Marie disciple du Seigneur.
On renvoie avec une certaine légèreté à l'idéal inaccessible et à notre effort moral, la parole de Jésus dans l'Evangile de la messe de ce jour, qui est pourtant dans ce qu'il a apporté d'unique dans toute l'histoire des religions: la perfection même de Dieu, l'amour des ennemis. Du fait que nos frères, en particulier en Orient et dans les pays dominés par l'islam, vivent cette Parole de Jésus comme la grâce inouïe qui leur ouvre le Ciel, nous sommes invités à comprendre que Jésus parle de la réalité de notre être chrétien, constitué au jour de notre Baptême: ce que la théologie appelle la justification, une nouvelle création, une nouvelle naissance, un être nouveau, fils de Dieu et non plus fils de la terre. On comprend alors où va se prendre l'amour des ennemis. Rien de ce qu'ils pourront nous faire de plus atroce ne peut mériter que nous leur souhaitions d'être damnés: alors, nous voulons qu'ils soient jugés, condamnés, punis même de la peine de mort pour que justice soit faite, mais après cela, nous voulons tout autant qu'ils échappent à la damnation éternelle et soient sauvés. Ils ne méritent pas la vie éternelle, comme nous mêmes ne la méritons pas: personne ne mérite jamais de vivre en Dieu de Dieu pour toujours, mais le Christ qui a englouti tous les péchés dans sa charité infinie, offre de partager son héritage comme Fils bien-aimé, à tous ceux qui se tournent vers lui avec foi; ceux qu'ils peuvent faire autant que nous, et peut-être d'autant plus que leurs péchés sont plus accablants.


vendredi 27 février 2015

"Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort."


Aujourd'hui, messe de Funérailles à la chapelle de l'HIA Desgenettes.
Nous ne sommes pas comme ceux qui n'ont pas d'espérance, nous dit l'Apôtre: parce que nous serons toujours avec Jésus. Pourquoi donc sommes-nous si sûrs d'être toujours avec Jésus? Pour deux raisons absolument indubitables. La premières, c'est que Jésus n'a pas contourné la mort, il l'a traversée et fracassée, et le troisième Jour il est ressuscité. Donc nous sommes sûrs d'être toujours avec lui, parce qu'il est vivant, la mort sur lui n'a plus aucun pouvoir. La deuxième, c'est que nous sommes avec lui depuis le jour de notre Baptême, et nous vivons tout avec lui depuis ce jour-là: de la justification à la grâce, et de la grâce à la gloire de notre âme à l'heure de notre mort, et par surcroît même la résurrection de la chair au dernier jour, il y a la magnifique continuité de l'unique Don que Dieu nous fait de tout lui-même, et dans lequel nous entrons peu à peu, toujours plus pleinement jusqu'à la consommation des siècles.



Pour mémoire, sur le site du Catéchisme et intelligence de la foi:

jeudi 26 février 2015

"Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants."


La prière, pendant le Carême, oui bien sûr, évidemment. Encore faudrait-il le faire vraiment. Mais surtout, en tâchant d'élargir notre âme aux dimensions du Coeur de Dieu. Car cette phrase de l'Evangile nous remplit d'effroi: si vous qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est aux cieux, donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent. Quand on voit comment sont traités les enfants dès le sein de leur mère, et ensuite à l'école de la république, et dès l'âge le plus tendre: nous serions désormais en deçà du seuil minimum d'humanité qui nous rende capable d'entendre aussi l'annonce de la Bonne Nouvelle! Alors oui, prions supplions, implorons le Seigneur de nous avoir en pitié et de nous faire revenir afin que nous puissions être sauvés. 




Sur le site de la Confrérie du saint Rosaire, le chapelet des Malades:


Pour mémoire, sur le site du Catéchisme et intelligence de la foi:

mercredi 25 février 2015

"Encore quarante jours et Ninive sera détruite."


Nos bons catholiques donnent parfois l'impression d'un grand souci de faire tout de même un bon Carême, grâce à ces petits livres qui fleurissent avant le Mercredi des Cendres, mon Carême avec ceci ou avec cela. Les lectures de la messe de ce jour dissipe totalement le malentendu: le signe de Jonas. Qu'est-ce donc que le signe de Jonas? Il y en a deux interprétations dans l'Evangile lui-même. Une fois, Jésus fait allusion à son mystère pascal: trois jours et trois nuits. Mais cette fois-ci, dans la bouche de Jésus nous entendons les mots: Jugement, Jugement, génération mauvaise qui sera condamnée, qui sera condamnée. Et de fait, en se reportant au Livre de Jonas, c'est bien en leur annonçant le châtiment imminent que Jonas a réussi à susciter leur conversion: chacun décide alors de renoncer à la violence. Nous nous faisons un point d'honneur à ne prêcher que l'amour de Dieu: regardons l'état de nos société. En annonçant le jugement pour qu'ils se détournent de la violence par peur d'être châtié: quelle paix, quelle tranquillité entre tous, quelle immense action de grâce ce serait! 
C'est que l'amour de Dieu seul, est rangé parmi les opinions au choix des uns et des autres: alors que l'intérêt du Jugement, c'est qu'il n'est pas soumis au caprice et à l'arbitraire de chacun; au contraire, tous le subissent et se trouvent ainsi ramené à la réalité, là où s'enracine précisément l'amour de Dieu.



Pour mémoire, sur le site du Catéchisme et intelligence de la foi:

mardi 24 février 2015

"Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens."


Le rapprochement entre les lectures de la messe de ce jour est éclairant. Nous ne prions pas parce que nous n'en voyons pas les fruits. Si nous percevions l'efficacité de la prière, nous prierions beaucoup plus et dans une impatience enthousiaste de prier encore. Pourtant cette efficacité existe bien. Benoît XVI a stigmatisé la tentation de notre temps: celle de réserver à la technologie de tous ordres le monopole de l'efficacité, et ainsi de lui vendre nos âmes. Aveuglement fatal: alors que l'échec de l'idéologie dominante est patent sur tous les plans. Pourquoi ne pas demander l'aide de Dieu, s'exclame le Pape François dans sa simplicité, en consonance totale avec ses deux grands prédécesseurs. En y réfléchissant quelques instants, on comprend que la prière soit l'action la plus digne et la plus intense que nous puissions poser, puisqu'elle nous introduit partenaire du vrai Dieu, le seul Dieu, le Dieu vivant. Ensuite, elle conforme notre volonté à la sienne, plus que la sienne à la nôtre: de sorte que tout ce qui arrive est alors le fruit de notre prière et conforme à notre volonté, puisque rien n'arrive que dans la volonté ou la permission de Dieu qui peut encore en tirer un bien plus grand encore, par notre prière justement. Enfin, la prière nous fait vivre déjà de la vie éternelle, nous établissant, par la foi et en espérance, c'est-à-dire réellement et dans la puissance de l'Esprit, au delà du péché et de la mort: telle est l'efficacité suprême de la prière, comme on le voit en Jésus, le plus grand priant de tous les temps, dans la prière de qui nous prions, le seul Saint, le Premier Né d'entre les morts. Aucun pouvoir d'ici bas ne peut obtenir un tel effet, qui est à la portée d'un petit enfant son chapelet à la main.
Notre Dame à Fatima nous proposait en 1917, un chapelet par jour pour avoir la paix. Saint Jean Paul II indiquait, même posologie, un chapelet par jour et en famille pour sauver la famille, en 1994; et en l'Année du Rosaire 2002-2003, toujours un chapelet par jour à plusieurs si possible, "afin que l'humanité puisse envisager la possibilité d'un avenir moins sombre". Nous avions à chaque fois des choses tellement plus efficaces à mettre en oeuvre, et le chapelet semblait dérisoire à notre orgueil.
Par pitié, épargnez-moi toutes les horreurs de partout: prenez votre chapelet, et récitez-le chaque jour, juste en indiquant le mystère à chaque dizaine. Et nous reparlerons  de l'état du monde dans six mois, en des termes tout différents.
Car dans le chapelet on répète inlassablement: Notre Père, délivre-nous du Mal; Jésus, Jésus, Jésus; Sainte Marie Mère de Dieu, priez pour nous maintenant et à l'heure de notre mort. Amen.


Pour mémoire, sur le site du Catéchisme et intelligence de la foi:

lundi 23 février 2015

"Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis le Seigneur."


Nous n'en finirons jamais de nous émerveiller, d'adorer, la présence de Jésus Christ, notre Dieu et notre Seigneur, auprès des pauvres et des petits: ce que vous avez fait aux plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. Et encore leur fragilité n'est-elle qu'un signe, ou une participation peut-être, à la pauvreté abyssale de Jésus, son abaissement, son dépouillement, lui qui était de condition divine il se fit semblable aux hommes, obéissant jusqu'à la mort et la mort de la Croix; c'est pourquoi Dieu l'a élevé et lui a donné le Nom qui surpasse tous les noms. Du coup on comprend comme en tournant le dos au Christ, en proscrivant le Nom de Dieu, nos sociétés modernes ont aussi piétiné la dignité de la personne humaine en une barbarie sans précédent dans toute l'histoire. Mais paradoxalement, les malheureux en notre temps, seraient comme un réservoir de la Miséricorde divine pour nous sauver s'il est possible? Le Pape François semble le penser, à la suite de Benoît XVI et de saint Jean Paul II.



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dimanche 22 février 2015

"Convertissez-vous et croyez à l'Evangile."


Le contraste entre la première lecture et l'Evangile de ce Premier Dimanche de Carême est particulièrement saisissant, et il fait presque froid dans le dos: de la paix universelle dans l'alliance avec Noé, nous passons à Jésus tenté par Satan pendant quarante jours et qui appelle à la conversion. C'est qu'en effet, l'alliance noachique est le régime seulement naturel de l'existence, qui entérine en fait le droit du plus fort: avant la chute, tous mangeaient de l'herbe; dans cet ordre nouveau, la chèvre mange de l'herbe, mais le lion dévore l'antilope, et l'homme verse le sang de l'homme et doit subir pour cela la peine de mort. Cet ordre du monde, violent s'il en est, malgré l'arc en ciel, se terminera dans la destruction de tous les éléments. Au contraire, ce qu'instaure le Christ, pour nous qui sommes baptisés dans sa Pâque, c'est l'ordre surnaturel et le don de la vie éternelle: la rémission des péchés et la résurrection de la chair.