samedi 28 décembre 2013

"C'est Rachel qui pleure ses enfants et ne veut pas qu'on la console: car ils ne sont plus."


Hérode n'a pas le monopole de la barbarie, puisque déjà avant lui, Pharaon ordonnait de tuer tous les garçons et de laisser vivre les filles. De nos jours, c'est l'inverse: un déficit de millions de femmes dans le monde, depuis que pour leur émancipation l'avortement est revendiqué comme un droit. Une guerre d'un milliard deux cent millions de victimes, dont la liste s'allonge chaque jour; guerre chimique où l'on ne sait même plus si l'on a tué ou seulement empêché la vie d'advenir. Mais l'apôtre fait retentir en ce jour la magnifique espérance, reprise par le Pape François pour son message de Nouvel An dans une citation du bienheureux Jean XXIII: aux hommes qui commettent les crimes les plus atroces dans notre monde, j'annonce que le coeur de l'homme peut changer et que la miséricorde divine est infinie, elle peut encore leur pardonner.


vendredi 27 décembre 2013

"Nous vous l'annonçons, pour que vous aussi, vous soyez en communion avec nous."

Très au Sud dans l'Océan Indien

Jésus est la Vie. La Vie plus forte que la mort. Alors que toute créature a été faite et sent confusément qu'elle peut être défaite, elle aspire à vivre toujours. Et c'est bien ainsi que la tentation s'est présentée au commencement. Mais la Vie éternelle, Dieu qui est la Vie, ne peut pas être prise comme une proie à ravir: elle se donne et elle se reçoit, elle est l'Amour, circulation de Charité infinie. En bloquer l'effusion par égoïsme, ce serait mourir.


jeudi 26 décembre 2013

"Seigneur, ne leur compte pas ce péché."


La fête de saint Etienne nous permet de bien comprendre deux choses, au lendemain de Noël. Pourquoi donc avons-nous l'impression que les puissances du mal viennent se briser comme les flots au seuil de la Crèche, et il se fait une grande paix dans une douce lumière? Parce qu'en fait, en venant chez nous, le Fils de Dieu n'a pas quitté le sein du Père: il est Dieu ici-bas parce qu'il est continuellement engendré par le Père. Mais tout petit il est déjà la tête de l'Eglise et le chef de tous les élus: il y a avec lui déjà la Vierge Marie, Mère de Dieu, saint Joseph son époux; bientôt il y aura les Apôtres, puis toute l'Eglise, et aussi chacun d'entre nous, dans la circulation de la charité évoquée ici par la conversion de saint Paul qui est due au pardon de saint Etienne en mourant.


mercredi 25 décembre 2013

"Le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous."


Les solennités de la Nativité de Notre Seigneur Jésus Christ sont la réponse la plus douce et la plus puissante aux erreurs de notre temps, la manifestation de la Vérité contre les mensonges les plus dangereux. Il n'est pas vrai que pour être un homme il faille se mettre sans Dieu ou contre Dieu; il n'est pas vrai non plus que Dieu nous a abandonné et que nous en sommes réduits à nos seules forces. Jésus Christ est vrai Dieu et vrai Homme: lui-même en personne, un seul et le même.




Jésus Christ a séjourné dans le sein de Marie pendant neuf mois; il demeurera dans les tabernacles de la sainte Eglise jusqu'à la fin du monde; il demeurera dans les âmes des élus pour les siècles des siècles. De ce point de vue là, si la messe de l'Aurore est la deuxième dans la chronologie, on peut dire que théologiquement elle est la troisième, car c'est pour sa demeure éternelle en nos âmes qu'il est venu dans notre chair.


mardi 24 décembre 2013

"Un enfant nous est né, un fils nous est donné: éternel est sa puissance."


Les bergers ont cru: le signe convenu était là, un enfant couché dans une crèche, et ils ont adoré le Rédempteur. Et nous? Il nous est beaucoup plus facile de croire: certes les bergers avaient eu le choeur des anges dans le ciel, puis plus rien que la nuit. Tandis que nous savons que le Petit a grandi: qu'il a fait des miracles, qu'il est mort et ressuscité, qu'il a envoyé l'Esprit Saint et fondé une Eglise qui est encore debout. Le monde entier décompte le temps à partir de sa bienheureuse naissance. Comment a-t-il ainsi retourné le genre humain vers Dieu? Il avait douze apôtres dont un traître, et sept sacrements. Ces moyens sont encore à notre disposition si nous voulons que la lumière de cette Nuit très sainte lève jusqu'au Jour qui ne connaît pas de déclin. Au reste, sous nos yeux, actuellement: l'enfant, et sa mère, et la famille, sont en train de mettre en déroute l'idéologie jusqu'ici dominante, après avoir démasqué la culture de mort dont elle est porteuse.


lundi 23 décembre 2013

Il n'y a pas de guerre entre le Saint Père et la Curie romaine

Il n'y a pas de guerre entre le Saint Père et la Curie romaine, comme on aurait pu l'imaginer à partir des extraits cités par le Salon Beige, du discours du Pape François en remerciement des voeux de Noël. Au contraire, le Pape semble comme le petit dernier arrivé, touché de l'accueil d'une grande Curie qui le précède depuis des siècles au service du Saint Siège et de l'Eglise, presque confus d'en recevoir tant de services. On perçoit son affection pour les jeunes Monseigneurs et son admiration pour les vieux Curialistes. Il y a eu et il y a des saints dans la Curie romaine. C'est à partir de leur exemple qu'il voit resplendir les caractéristiques de celui qui sert à la Curie; et s'il appelle celle-ci à la réforme, c'est en s'y mettant lui-même le premier, au contact de ces modèles. Un sens de l'Eglise dans son universalité et sa particularité, le dévouement à la personne du Pape et la catholicité: voilà qui appelle quotidiennement chacun à la sainteté de sa propre vie. Assurément, la Curie romaine est un modèle pour toutes les curies diocésaines du monde. Avec humour, et rebondissant sur les graves combats de l'année écoulée, le Saint Père propose à tous l'objection de conscience par rapport à une loi non-écrite, celle des bavardages. On peut imaginer ce que seraient nos communautés chrétiennes, nos diocèses, sans les bavardages. Saint Joseph, un patron pour ceux qui servent l'Eglise? Non pas tant à cause de son silence, mais pour le dépouillement et la haute élévation de sa paternité spirituelle: envers l'Enfant, conçu du Saint Esprit et né de la Vierge Marie.



Messieurs les Cardinaux,
chers frères dans l’Épiscopat et dans le Sacerdoce,
chers frères et sœurs,
je remercie de tout cœur le Cardinal Doyen pour ses paroles. Merci !
Le Seigneur nous a accordé de parcourir une fois encore le chemin de l’Avent, et nous sommes arrivés rapidement aux derniers jours qui précèdent Noël, jours riches d’un climat spirituel unique, fait de sentiments, de souvenirs, de signes liturgiques et non liturgiques, comme la crèche… Dans ce climat se déroule aussi la traditionnelle rencontre avec vous, Supérieurs et Membres de la Curie romaine, qui collaborez quotidiennement au service de l’Église. Je vous salue tous cordialement. Et permettez-moi de saluer de façon particulière Monseigneur Pietro Parolin, qui a commencé depuis peu son service de Secrétaire d’État, et qui a besoin de nos prières !
Tandis que nos cœurs sont pleins de reconnaissance envers Dieu, qui nous a tant aimés jusqu’à nous donner son Fils unique, il est beau de donner aussi de la place à la gratitude entre nous. Et je sens le besoin, en mon premier Noël d’Évêque de Rome, de vous dire un grand « merci », aussi bien à tous en tant que communauté de travail, qu’à chacun personnellement. Je vous remercie pour votre service de chaque jour : pour le soin, l’application, la créativité ; pour l’engagement, pas toujours facile, à collaborer au bureau, à s’écouter, à se confronter, à valoriser les différentes personnalités et qualités dans le respect réciproque.
De façon particulière, je désire exprimer ma gratitude à ceux qui en cette période terminent leur service, et partent à la retraite. Nous savons bien que, comme prêtres et évêques, on ne part jamais à la retraite, mais du bureau, oui, et c’est juste, pour se consacrer aussi un peu plus à la prière et au soin des âmes, en commençant par la sienne ! Donc, un « merci » spécial, du fond du cœur, à vous chers frères qui laissez la Curie, spécialement à vous qui avez travaillé ici pendant de nombreuses années et avec beaucoup de dévouement, de façon cachée. Cela est vraiment digne d’admiration. J’admire beaucoup ces Monseigneurs qui suivent le modèle des vieux Curialistes, personnes exemplaires... Mais aujourd'hui aussi, nous en avons !  Des personnes qui travaillent avec compétence, avec précision, avec abnégation, accomplissant avec soin leur devoir quotidien. Je voudrais ici nommer quelques-uns de nos frères pour leur exprimer mon admiration et ma reconnaissance, mais nous savons que dans une liste, les premiers qui se remarquent sont ceux qui manquent, et en le faisant, je cours le risque d’oublier quelqu’un et de commettre ainsi une injustice et un manque de charité. Je veux donc dire à ces frères qu’ils constituent un témoignage très important sur le chemin de l’Église.
Et ils sont un modèle, et de ce modèle et de ce témoignage, je tire les caractéristiques du membre de la Curie, et encore plus du Supérieur, que je voudrais souligner : la professionnalité et le service. 
La professionnalité, qui signifie compétence, étude, mise à jour… C’est une qualité fondamentale pour travailler à la Curie. Naturellement la professionnalité se forme, et en partie aussi, s’acquiert ; mais je pense que, vraiment parce qu’elle se forme et parce qu’elle doit être acquise, il faut qu’il y ait dès le départ  une bonne base.
La seconde caractéristique est le service, service du Pape et des Évêques, de l’Église universelle et des Églises particulières. Dans la Curie Romaine on apprend, « on respire » de manière spéciale cette double dimension de l’Église, cette compénétration entre universel et particulier ; et je pense que c’est une des expériences les plus belles de celui qui vit et travaille à Rome : « sentir » l’Église de cette manière. Quand il n’y pas de professionnalisme, lentement on glisse vers le terrain de la médiocrité. Les dossiers deviennent des informations de « clichés » et des communications sans levain de vie, incapables de produire de larges horizons. D’autre part, quand l’attitude n’est pas celle du service des Églises particulières et de leurs Évêques, alors la structure de la Curie grandit comme une pesante douane bureaucratique, d’inspection et d’inquisition et qui ne permet pas l’action du Saint Esprit et la croissance du peuple de Dieu.
À ces deux qualités, professionnalisme et service, je voudrais en ajouter une troisième, qui est la sainteté de la vie. Nous savons bien que c’est elle la plus importante dans la hiérarchie des valeurs. En effet, elle est aussi à la base de la qualité du travail, du service. Et je voudrais dire ici que dans la Curie romaine il y a eu et il y a des saints. Je l’ai dit publiquement plus d’une fois, pour remercier le Seigneur. Sainteté signifie vie immergée dans l’Esprit, ouverture du cœur à Dieu, prière constante, humilité profonde, charité fraternelle dans les relations avec les collègues. Elle signifie aussi apostolat, service pastoral discret, fidèle, accompli avec zèle au contact direct du peuple de Dieu. Ceci est indispensable pour un prêtre. Sainteté dans la Curie signifie aussi objection de conscience. Oui, objection de conscience aux bavardages ! Nous insistons beaucoup à juste titre sur la valeur de l’objection de conscience, mais peut-être devons-nous l’exercer aussi pour nous défendre d’une loi non écrite de notre environnement, qui est malheureusement celle des bavardages. Alors faisons tous objection de conscience ; mais attention je ne veux pas faire seulement un discours moral ! Parce que les bavardages abîment la qualité des personnes, abîment la qualité du travail et de l’environnement.
Chers frères, sentons-nous tous unis en ce dernier bout de chemin vers Bethléem. Méditer sur le rôle de Saint Joseph, si silencieux et si nécessaire auprès de la Vierge, peut nous faire du bien. Pensons à lui, à sa prévenance envers son Épouse et envers l’Enfant. Cela nous dit tant de choses sur notre service de l’Église ! Alors vivons ce Noël spirituellement proches de Saint Joseph. Cela nous fera du bien à tous !
Je vous remercie beaucoup pour votre travail, et surtout pour vos prières. Vraiment je me sens « porté » par les prières, et je vous demande de continuer à me soutenir de cette manière. Moi aussi je vous rappelle au Seigneur et je vous bénis, souhaitant un Noël de lumière et de paix à chacun de vous et aux personnes qui vous sont chères. Joyeux Noël !
Retrouvez sur le site de la Doctrine Sociale de l'Eglise, le commentaire entendu ce matin sur Radio Espérance (tous les jours à 8h07), du numéro 55 de Lumen Fidei qui démasque le piège de la laïcité et permet d'en sortir:
"Son nom est Jean."


Que sera donc cet enfant? Mais il sera "Jean", c'est à dire "Dieu s'attendrit"! Que s'est-il donc passé entre la prédication violente du Baptiste contre l'engeance de vipères et la parole toute de douceur de l'ami de l'Epoux: il faut que lui grandisse et que moi je diminue? Il s'est passé que l'Epoux est là: Celui qui prend sur lui les péchés du monde et détourne sur sa personne toute la violence de l'univers afin de nous donner la paix.


dimanche 22 décembre 2013