vendredi 8 novembre 2013

"Je crois en Jésus Christ, qui est né de la Vierge Marie."


Les fils de ce monde sont plus habiles entre eux que les fils de la lumière. Nous ne pouvons pas entendre cette parole de Jésus dans l'évangile d'aujourd'hui, sans penser aux événements qui se déroulent en France, et en particulier à la participation des catholiques à la vie politique, depuis au moins trente ans, pour ne pas remonter plus loin, et spécialement aux événements dits de la Manif pour Tous. En quelques jours les bonnets rouges ont obtenu un recul du gouvernement, sur des questions de taxes et de gros sous. En une année, et sans incriminer la générosité des personnes, la Manif pour Tous a mis dans la rue par trois fois: un million de personnes, un million trois cent mille, un million huit cent mille, sans obtenir de recul du gouvernement, pour les questions majeures de société, la famille, les enfants, le mariage, la filiation, la maternité et la paternité.

Aux belles âmes qui s'inquiétaient de radicalisation ou de violence, il faut malheureusement rappeler que nous vivons la guerre civile la plus meurtrière de tous les temps, qui, pour compter seulement les innocents, fait plus de 220 000 victimes par an: pour ce qui est de la violence et du sang et des larmes, nous en avons plus qu'assez. Alors, si maintenant quelques méchants allaient prendre peur, si quelques grands prédateurs de toute humanité allaient être punis: cela ne devrait pas du tout nous gêner, au contraire.

Pour en venir également à notre vie spirituelle, dans l'Imitation de Jésus Christ, le Maître se plaint auprès du Disciple: quel zèle les méchants ont-ils pour le monde, et ils n'en reçoivent que la mort pour salaire; et pour moi qui promets à mes amis la vie éternelle, quelle difficulté à obtenir leur persévérance. Et encore le Seigneur ne nous fait-il pas de reproche, mais dans sa tendresse, il appelle notre amour en retour. De fait, Jésus est l'ami véritable, comme l'appelle saint Claude La Colombière dans une prière qu'il lui adresse, remarquant ceci: tandis que les disgrâces éloignent tous les amis, ce sont-elles au contraire qui vous rapprochent de moi et m'ouvrent secrètement à la joie de vous ressembler.

Nous retrouvons cela dans l'Encyclique de Benoît XVI sur l'Espérance: le Saint Père a quelques paragraphes sur "agir et souffrir, lieux de pédagogie de l'espérance". Il y considère d'abord que l'action des hommes, pour zélée qu'elle soit, ne peut par elle-même qu'établir le règne de l'homme: quant au Royaume de Dieu, il est toujours un don de Dieu. Et même lorsque nous essayons de disposer le monde à son avènement, en luttant contre toute injustice: le royaume de Dieu n'est pas au bout de nos mérites ou de nos capacités d'action, mais le don gratuit de sa miséricorde. Un magnifique encouragement donc, et en même temps, un dépouillement de plus en plus radical. Puis il en vient aux épreuves, aux vulnérabilités, aux fragilités, à la souffrance, et il affirme ceci: elles nous font entrer plus radicalement encore dans le même dépouillement, mais elles nous ouvrent aussi à la plus haute efficacité, celle même de la Rédemption accomplie par Jésus, nous offrant avec confiance à la volonté souveraine de Dieu, qui nous a destinés à la vie éternelle dès avant la fondation du monde, et qui nous la partage effectivement, lorsque nous rejoignons ainsi sa volonté dans la nôtre, par la foi et dans l'espérance, somme toute, en amour.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire