jeudi 11 juillet 2013

On Ne Lâche Rien

"Je crois en Jésus Christ, qui est monté aux cieux."

Le Tour pour Tous
(photo internet)

Aujourd'hui, fête de saint Benoît, patron de l'Europe. Messe parmi les Troupes de Montagne, à l'occasion d'une passation de Commandement.

Texte de l'homélie
« Alors, qu'est-ce qu'il y aura pour nous? » Une question que nous n'oserions pas poser, et que le Seigneur, dans sa délicatesse, formule lui-même pour nous dans son Evangile, parce qu'elle monte quelquefois des tréfonds de notre coeur: lorsque nous voyons ce que sont devenus dans nos vies, et parfois sous la pression des circonstances, nos beaux projets; ou lorsque nous envisageons ces contre-valeurs dont semblent imprégnées les existences de tant de monde qui nous entoure. Alors, qu'est-ce qu'il y aura pour nous? La réponse du Seigneur est parfaitement claire: « Tout homme qui aura quitté à cause de mon nom des maisons, des frères, des soeurs, un père, une mère, des enfants, ou une terre, recevra beaucoup plus, et il aura en héritage la vie éternelle. » Ainsi donc, lorsque ce genre de questions affleurent à notre conscience, la réponse est un immense acte de foi qui nous remet en face de notre vraie stature: nous sommes faits pour la vie éternelle, dont le Seigneur nous indique qu'elle peut effectivement être notre héritage.

Nous tourner vers le Ciel: consolation facile, courante, surtout si le deuil se présente; ou bien plutôt courage de celui qui veille debout sur la montagne, « comme s'il voyait l'invisible », pour reprendre l'expression qui est dite de Moïse, sur le Mont Sinaï, aux débuts de la Révélation. Surtout que la première lecture y insiste: « alors tu comprendras la justice, l'équité, la droiture: les seuls sentiers qui mènent au bonheur. » Justice, équité, droiture: des valeurs qui ont toujours eu cours dans les Armées, et même encore aujourd'hui. Mais on les pensait devenues étrangères à la société civile, jusqu'à ces tout derniers temps, où ils sont de plus en plus nombreux, complètement improbables, à se tenir là: leur seule présence fait voler en éclat beaucoup de mensonges, tandis qu'ils nous rendent à tous, une folle espérance. Justice, équité, droiture: c'est en tout cas dans cette direction que se trouve la vraie vie, et le bonheur.

Mais la grâce de ce jour, est peut-être tout simplement la coïncidence liturgique qui fait que nous célébrons le 11 juillet la fête de saint Benoît, patron de l'Europe. L'Europe, une perspective toujours présente à nos engagements, à nos missions, ainsi qu'à la politique, au sens noble du terme. Nous avons là une affirmation massive, de ce qui est absolument évident, dès qu'on ouvre ses yeux: les racines chrétiennes de l'Europe. Mais nous avons surtout avec saint Benoît, ce qui permet de faire une civilisation ou de la restaurer. La devise de l'Ordre bénédictin, tout d'abord: prie et travaille; et ensuite cette impulsion fondamentale qu'il a transmis, jusqu'au continent lui-même, au sens presque physique, et dont nous vivons encore: la priorité de l'amour de Dieu et du Christ, et la charité fraternelle universelle; avec cette touche que l'on peut encore expérimenter lorsqu'on va dans les abbayes bénédictines: l'accueil de celui qui passe, et auquel le Père Abbé, le chef des chefs dans cette maison, vient rendre l'humble service de lui laver les mains ou les pieds.


Il est certain qu'en nous détournant de Dieu, nous avons presque tout perdu: et encore notre dotation originelle était-elle si riche qu'il a fallu bien du temps pour tout dilapider. Mais en nous retournant vers Dieu, nous pouvons tout retrouver: Dieu n'est pas rancunier, au contraire, il lui plaît de donner non pas à la mesure de nos pauvres mérites, mais à la mesure sans mesure de sa propre générosité. Nous terminerons sur une petite réflexion de quelqu'un qui disait récemment: le prochain qui me parlera de l'obscurantisme du moyen-âge, je lui dirai: « construis d'abord une cathédrale, ensuite nous parlerons. »

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