dimanche 13 septembre 2015

"Celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l'Evangile la sauvera."


L'interrogation sur ce que nous pensons de Jésus est cruciale de nos jours, pris que nous sommes, selon le mot de Mgr Ravel, entre l'idéologie qui caricature l'homme au mépris de Dieu, et celle qui caricature Dieu au mépris de l'homme. Comment se fait-il donc, après deux mille ans de christianisme, qu'il nous soit encore si difficile de croire vraiment. La première encyclique du dernier pape portait sur la lumière de la foi, en conclusion d'une Année de la Foi qui ne faisait pas mystère, si l'on ose dire, de frémir devant cette autre question de Jésus: le Fils de l'homme lorsqu'il reviendra, trouvera-t-il la foi sur la terre?
C'est que la foi au Christ appelle continuellement une double conversion toujours à reprendre, jamais acquise, tant que nous cheminons dans la foi, non dans la claire vision: elle donc précisément un combat à mener jusqu'à notre dernier souffle, jusqu'au moment, où justement le voile est enlevé, et alors nous voyons Dieu tel qu'il est parce que nous lui sommes devenus semblables, selon la magnifique espérance de saint Jean dans sa première Epître.
Une fois que l'on reconnaît Jésus comme Christ et Seigneur, vrai Dieu et vrai Homme, ce qui est déjà énorme, une première conversion se présente à nous de façon récurrente: il faut en plus, non pas seulement accepter ou se résigner à ce qu'il doive passer par la Croix, il faut croire de toutes nos forces que c'est la raison même de sa venue parmi nous, et le trône de sa seigneurie: que dirai-je, Père délivre-moi de cette Heure-là? Mais non, c'est pour cette Heure que je suis venu. Père glorifie ton Fils de la gloire qu'il avait auprès de toi avant la fondation du monde: quand j'aurai été élevé de terre j'attirera tout à moi, vous saurez alors que Je Suis, et que je ne fais rien de moi-même, mais comme le Père m'a commandé.
Mais une deuxième conversion surgit alors derrière la première. Une fois que nous croyons que le salut vient par la Croix, il faut encore et toujours croire que Jésus est ressuscité, et tout reprendre à partir de ce mode nouveau d'être un homme, qui resplendit dans le Christ au matin de Pâques. Toute notre conception de l'homme, du monde, de Dieu, de la nature et de la société, de la vie et de la mort, de la souffrance et de la charité, de la justice et du pardon, doit être revue et corrigée aux dimensions nouvelles de la Résurrection de Jésus, gage de notre propre résurrection. L'ancien monde s'en est allé, un Homme nouveau est né.
Qui ne voit que cette double conversion, à l'intérieur même de notre foi chrétienne, répond avec puissance autant à l'horreur du Califat islamique qui prétend instaurer le règne d'Allah sur terre, qu'à la dictature mondialiste peut-être plus redoutable encore, puisqu'elle s'attaque à nos âmes mêmes.

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