"Les hommes regardent l'apparence, mais le Seigneur regarde le coeur."
La fête de sainte Agnès, nous permet de célébrer la messe en rouge pour honorer le sang des martyrs, qui pardonnent à leurs bourreaux et donnent leur vie pour ceux qu'ils aiment: selon le mot de Jésus dans l'Evangile, pas de plus grand amour.
La coïncidence
liturgique a voulu que nous entendions le récit de l'onction de
David, précisément aujourd'hui. De fait, lorsque saint Rémi donne
l'onction à Clovis, tous sont conscients que par delà les empereurs
païens de l'antiquité, on retrouvait la lignée des rois de
l'Ancien Testament, faisant ainsi du roi de France la figure
christique du bon berger au plan temporel, comme le sacerdoce l'est
sacramentellement au plan spirituel.
C'est l'occasion de
rappeler quelques points de Doctrine Sociale de l'Eglise pour
éclairer les temps que nous vivons. L'Eglise n'est attachée à
aucune forme particulière de gouvernement, et elle est libre envers
tous les pouvoirs d'ici-bas. Elle ne reconnaît comme divinité, une
et indivisible, que la Sainte Trinité, le seul vrai Dieu, le Dieu
vivant. Elle ne juge pas les régimes sur les devises qu'ils gravent
aux frontons des édifices publics, mais aux fruits qu'ils
produisent. Elle est donc capable, comme chacun d'entre nous, de
faire la différence entre la gestion des affaires publiques « en
bon père de famille », comme l'on dit, qui transmet le
patrimoine et l'augmente de siècle en siècle, et les aventuriers du
pouvoir qui se disputent le pays en alternance comme une proie à
ravir.